Comme il fallait s’y attendre, l’effet domino de la réforme territoriale fait de nouvelles victimes. Inscrite dans la Loi NOTRe votée par l’Assemblée Nationale, la disparition ou la fusion des structures liées aux régions « historiques », d’avant janvier 2016, après les chambres de commerce et d’industrie, après les ligues sportives, touche à présent l’ADIRA, l’agence de développement économique financée par les deux collectivités départementales alsaciennes. Courroux des deux présidents des départements alsaciens, en particulier du président de la structure, Frédéric Bierry. Agitation médiatique.
Une fois de plus, nos élus s’affligent des conséquences après s’être accommodés des causes. Unser Land ne rejoindra pas un chœur des lamentations qui chante faux. La politique de la terre brûlée décidée par le gouvernement socialiste n’a pas connu de contestation ferme et déterminée de la part de la classe politique alsacienne. Ni Frédéric Bierry, ni Eric Straumann, ni aucun parlementaire n’ont à aucun moment manifesté par un geste fort de résistance leur opposition à un projet mortifère pour une région dont ils sont censés défendre les intérêts. Un tel courage a été constaté, de manière certes très isolée, dans le monde sportif, lorsqu’un membre du comité directeur de la LAFA a préféré démissionner plutôt que de valider la disparition de la ligue alsacienne de football dans une fusion méga-régionale.
Les élus Les Républicains, pourtant légitimes à s’opposer à une réforme conçue par le gouvernement socialiste, n’ont rien fait de déterminant pour protéger l’Alsace. Ils n’ont à aucun moment envisagé de mettre en jeu leur carrière politique personnelle. Ils auraient pu mesurer par avance les conséquences d’une réforme communément jugée imbécile et dénoncée massivement par la population. Au lieu de quoi ils ont apporté leur soutien lors des élections méga-régionales au président félon de la région Alsace, Qu’ils mesurent leur responsabilité dans la kyrielle des dégâts collatéraux qu’entraînera avec elle, à court et moyen terme, la réforme territoriale honnie.
A.M.