Le dernier référendum a bien été tenu malgré la demande des populations Kanaks de le reporter en raison de la crise de la covid.
En effet, de nombreux clans sont en deuil et les mélanésiens, conformément à leurs coutumes, souhaitaient un report à fin 2022.
De plus, ce temps aurait pu permettre une réflexion approfondie quant aux conséquences des 2 choix du vote.
Mais l’entêtement du gouvernement parisien à avancer au pas de charge aura comme conséquence une fin en queue de poisson des accords de Matignon enclenchés en 1988, et véritable souffle pour un horizon nouveau après l’assaut de la grotte d’Ouvéa.
Le NON à l’indépendance l’emporte avec la mobilisation du seul électorat des colons.
La France a perdu une belle occasion de démontrer qu’elle savait être grande, bienveillante, et respectueuse des coutumes de ses Peuples. Désormais, l’ONU pourrait scruter avec beaucoup d’attention les nouvelles évolutions sur le « Caillou » et la patrie autoproclamée des droits de l’Homme, scrutée en ce qui concerne la situation réelle et le traitement réservé aux autochtones. Ceux-ci, en osmose depuis des millénaires avec leur ile, font partie des peuples dont la déchéance subie actuellement est une honte qui retombe sur toute l’humanité.
On ne peut évidemment négliger les dimensions géostratégiques et économiques dans cette affaire. Mais si la France se comporte en dominant et non en partenaire, elle ne pourra pas en vouloir à ceux arguant qu’il n’y a pas de préférence s’il s’agit simplement de choisir son maitre. Et au jeu de qui est le plus fort, il n’est pas certain que la France ait véritablement les arguments face aux puissances concurrentes de la région.
Il est temps que les kanaks soient écoutés et respectés, que les défauts de la colonisation soient pris en compte. La politique actuelle, au bénéfice d’un petit nombre, ne peut que conduire vers une impasse qui coutera très chère et dont l’issue est incertaine.
Le Peuple Kanak n’a probablement pas dit son dernier mot. L’agenda gouvernemental, sans égards pour le contexte local, aura finalement réussi à mettre la pression sur la seule France. Le monde entier est désormais témoin.
Martin Meyer
Secrétaire général