Dans un courrier, daté du 24 novembre, Mme Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Strasbourg, exige que la classe de maternelle de l’école ABCM Zweisprarichkeit de Haguenau, qui, depuis la rentrée, est passée à une pédagogie immersive totale en alsacien et en allemand, revienne à une parité horaire entre français et allemand, sous peine de dénoncer le contrat d’association qui lie l’État et cette classe et de muter les enseignants.
Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces menaces inacceptables et mettons en garde la rectrice contre toute atteinte envers l’enseignement immersif, qui, rappelons-le, est pratiqué dans d’autres régions et notamment par l’Éducation nationale.
Si, par son courrier, la rectrice souhaite tester la vigueur du mouvement alsacien et sa détermination à sauver notre langue, nous saurons pleinement satisfaire cette attente.
Au-delà de cette provocation émanant d’un énième haut-fonctionnaire zélé, ce nouvel épisode démontre qu’il est temps pour l’Alsace de prendre son avenir linguistique en main.
De la même façon que la région Alsace avait pu, en son temps, développer considérablement le transport ferroviaire régional en devenant « autorité organisatrice des transports » ce qui lui a donné la responsabilité de définir les moyens et les objectifs du transport ferroviaire régionale tout en en confiant l’exécution à la SNCF, nous demandons que l’action de l’Éducation nationale en Alsace soit désormais placée sous le contrôle des élus alsaciens.
Pour cela nous demandons que, dans le cadre de la création d’une collectivité à statut particulier pour l’Alsace, cette dernière soit dotée notamment de la compétence de l’enseignement. Cette compétence consisterait à placer le rectorat de Strasbourg sous l’autorité de la nouvelle collectivité territoriale d’Alsace, laquelle aurait la responsabilité exclusive de :
- décider des ouvertures de classes, dont les classes bilingues et immersives ;
- fixer les critères de recrutement des enseignants et d’équivalence de diplômes, notamment afin de permettre aux enseignants germanophones d’enseigner l’Allemand en Alsace sans avoir à passer les concours en français ;
- décider quelles écoles privées peuvent bénéficier de la mise sous contrat ;
- d’adapter les programmes scolaires de l’Éducation nationale aux réalités alsaciennes.
Nous attendons des élus et notamment des députés des 15 circonscriptions alsaciennes qu’ils prennent position sur ce projet et qu’ils exposent leurs propositions pour que l’avenir de nos enfants ne soit plus livré pieds et poings liés à l’arbitraire d’une administration le plus souvent hostile aux Alsaciens.